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lundi, 07 janvier 2008

de infinito

 

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de-infinito

 

This orbe of starres fixed infinitely up extendeth hit self in altitude sphericallye, and therefore immovable the palace of foelicitie garnished with perpetuall shininge glorious lightes innumerable. Farr excellinge our sonne both in quantitye and qualitiye the very court of coelestial angelles devoid of greefe and replenished with perfite endlesse ioye the habitacle of the elect.


Thomas DIGGES (astronome anglais, 1546-1595) in « A perfit description of the caelestiall orbes according to the most aunciente doctrine of the Pythagoreans, latelye revived by Copernicus and by Geometrical Demonstrations approved »

Par moments, je doute de tout, je doute même de mon doute et le pire est seulement à venir lorsque le doute m’immobilise dans sa viscosité où j’entrevois la paresse qui me guette, et la paresse, c’est déjà un peu la mort. Demain - me dis-je pour chasser l’augure funèbre -, demain j’entreprendrai, me croyant dupe pour un instant de félicité, mais reconnaissant à terme, au plus profond de moi-même, que demain signifie autant qu’après-demain, dans une semaine ou, peut-être, jamais. Pourtant, n’est-ce pas déjà un réconfort de sentir crépiter les potentialités infinies auxquelles chaque seconde ajoute de nouveaux projets, ceux-ci occultant les premiers ? Et, soyons francs, quel ennui de perdre son temps avec une tâche aussi vaine que devoir les réaliser.

* * *

L’infini / la mort - l’Autre de nous et hors de nous / le néant.

 

L’inconcevable devrait percer l’au-delà de l’inconcevable, car penser l’inconcevable le rend déjà concevable et le ramène à nous, à l'instar de toute projection intellectuelle laquelle, puisse-t-elle éclabousser le plus lointain, reste liée à la source de notre conscience. L’inconcevable est-il donc un concept d’utopie ? Malgré tout, une fois oublié, ne pourrait-il pas prendre corps en dérobé ?

* * *

Ordre et désordre : cela présuppose une habileté à pouvoir se déterminer quant à ce qui relève de l’ordre ou non. Et si tout était ordre, le désordre étant simplement une forme d’ordre inintelligible, ne serait-on pas en présence de fluctuations entre états différents (toujours selon notre perception) ?

 

Quoi de plus évident que de trouver le calme d’un ordre conceptualisé dans ce qui paraissait bourdonnement du désordre cosmique, quand on s’y applique à l’aide d’outils pour lesquels l’objet d’étude était déjà façonné au préalable ? En fait, l’ordre perçu au détour des recherches et des théories complexes pourrait déjà être contenu dans les prémisses ; le langage est notre structure première et mère des structures. Il développe notre pensée logique et enveloppe nos perceptions et expériences jusqu’au seuil du conceptualisable.

 

Et nos prospections se feront vers les endroits, qui depuis toujours attendent et attendront encore, de patience immanente, à nous accueillir, des lieux dont la géographie ne se dévoilera qu’au gré des avances conceptuelles et techniques progressives.

 

Dans cette expansion restreinte, tout le potentiel des limites les plus extrêmes semble déjà inhérent à notre langue, embryon-mère de toutes les structures qu’elle permettra de découvrir ; celles-ci ne seront que nouveaux rapports dans les structures préétablies, nouvelles ramifications qui renvoient et confirment la logique de départ et ne montrent que les barreaux de la prison éternelle qui est la nôtre.

 

Vu de cette perspective, l’univers tout entier restera toujours notre univers, au mieux anthropocentrique, soit centré sur l’ensemble de l’histoire socioculturelle humaine comme reflet spéculaire de notre propre logos. La compréhension du cosmos universel s’étendra dans le réduit du cosmos cérébral et toute découverte dans ce qui nous était nuit inconnue, brillera de la lueur prometteuse d’un nouvel astre épinglé à la voûte de notre univers anthropo-ptoléméen.