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mardi, 06 novembre 2007

prométhée

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On ne peut raisonnablement prétendre à une dialectique face à la photographie en tant qu’art de représentation, sans s’interroger sur la substance de cet artefact.

 

Lorsque des divers flux du réel on ne retient qu’une mince matrice translucide dont naîtra la fixité reproductible de l’icône indicielle, soit une trace représentative de « ce qui a été », on bute sur deux contraintes du médium qui semblent relever, a priori, de l’essentiel. La matrice, ou son image projetée et fixée, est une transposition visuelle d’une double découpe dans le devenir d’une situation: la première, temporelle, déterminée par le choix d’un instant / intervalle privilégié et, la seconde, matérielle - spatiale, restreinte au cadrage exclusif et à une perspective centrale monofocale.

 

Cette représentation indicielle peut servir d’icône, d’image - représentation, d’image - substitution, d’image - mémoire, d’image - projection ou d’image - résistance, mais elle sera inéluctablement réduction, à l’instar du mécanisme de notre appréhension sensible humaine, laquelle sélectionne et classifie dans l’abondance qui nous entoure (afin d’en extraire le nécessaire).

 

Le défi est irrésistible de sonder le champ limite de la double contrainte évoquée, sans pour autant céder aux manipulations de montages postérieures, qui feraient rupture avec l’authenticité de la situation originelle. L’enregistrement répété d’une situation donnée semble, dans ce sens, une proposition d’exploration prometteuse, bien que la technique de base ne soit pas nouvelle en soi.

 

L’exposition multiple entasse sur un seul support, des instants et cadrages variés, selon un principe d’accumulation de lumière qui, à la fois, fait naître l’image de l’ombre, mais la ronge dans les excès de clarté. Les décalages temporels et spatiaux dessinent et désagrègent les contours, les détails et les textures, par paliers d’expansion et de contraction, dans un sfumato graduel dont on ne peut exclure un certain hasard. La photographie, jusqu’ici acte de résilience devant la fugacité temporelle, se met à crépiter comme un plan fixe projeté par un  vieux cinématographe.

 
 

22:00 Publié dans finitude | Lien permanent | Commentaires (0)

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